Qui mieux que Dennis Lehane, natif de Boston et inspiré par cette ville dans son oeuvre de romancier, pouvait composer cette anthologie dans la série des «villes noires» des Éditions Akashic Books ? On en connaît le principe : associer une ville et un auteur de roman noir qui, d'une manière ou d'une autre, l'incarne. A charge pour l'écrivain de sélectionner des nouvellistes et de composer le recueil. Le résultat est là, onze textes autour de Boston, onze voix qui brossent un portrait fort, contrasté, subjectif, loin des clichés. «Le roman noir n'est pas un genre défini par les borsalinos, les volutes de fumée bleutée, les femmes fatales à la beauté vénéneuses », écrit Lehane dans sa préface, mais plutôt par des héros qui « se cassent la gueule en descendant du trottoir. meurent agrippés à une clôture, recroquevillés dans une malle arrière ou, comme le malheureux Eddie Coyle, sombrent dans un sommeil éthylique sur le siège d'une voiture et reçoivent une balle dans la nuque ».