D'Érasme de Rotterdam (1467-1536), on ne connaît plus guère que ses portraits par Holbein et Dürer, et une oeuvre, Éloge de la folie, associée à un mot : l'humanisme. De cette figure marquante de la Renaissance, Stefan Zweig nous donne ici un portrait qui lui restitue toute sa dimension. Grand voyageur, Érasme fut le premier penseur à se définir comme Européen. A l'affût de tous les savoirs, passionné d'imprimerie, il prôna l'accès de tous à la culture et à la connaissance. Réformateur audacieux, mais épris de tolérance et de dialogue, il dénonça tous les fanatismes, chercha à conjurer la rupture religieuse qui allait ensanglanter l'Europe. Il fut le premier intellectuel au sens moderne, père spirituel de Spinoza ou de Voltaire. « Grâce à Erasme », écrit Stefan Zweig, «il existe en Europe une puissance nouvelle : celle de la plume.» Publié en 1935, cet essai reflétait les préoccupations de l'écrivain autrichien, dans une Europe en proie aux totalitarismes et bientôt à la guerre. Il n'a rien perdu de son actualité.