L'agriculture, pour Claude Michelet, c'est un choix. Tout jeune, il s'est attaché à ce petit domaine proche de Brive, exploité par un domestique, où la famille passe les vacances : la terre de Marcillac. A douze ans, il décide qu'il sera paysan. Son père, Edmond Michelet, ne s'oppose pas à ce qui semble bien être une vocation. A l'Ecole d'agriculture de Lancosme-en-Brenne, Claude apprend qu'il existe d'autres méthodes de culture que celles que l'on pratiquait alors dans la basse Corrèze. En 1960, il s'installe à Marcillac. 19 hectares 50 ares de terres usées et retombées en friche, cinq vaches et une génisse, c'est toute sa richesse. Il se met à l'ouvrage. Aujourd'hui, très simplement, il dit ce que furent ces quinze années : ses travaux et ses peines, ses réussites et ses échecs, ses bonheurs et ses déboires. Parlant de lui et des siens, de sa terre et de ses bêtes, il parle au nom de centaines de milliers de petits exploitants inquiets, désorientés par les décisions souvent contradictoires venues d'en haut et de très loin, qui craignent l'avenir et parfois se révoltent. Ces hommes-là se reconnaîtront dans ses propos. Les autres, les citadins, y découvriront une réalité qu'ils ignorent. Et chacun prendra conscience, à travers les pages de ce livre passionné, qu'une partie de la plus haute importance se joue dans les milliers d'exploitations familiales qui jalonnent la France : la survie d'une civilisation à visage humain.